🐉 Pascal Qu Est Ce Que Le Moi

Quon ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n'aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es. Pascal, PensĂ©es , (Lafuma,688 - Onobservera cependant que la question mĂȘme « Qu’est-ce que le moi ? » n’a jamais Ă©tĂ© reprise dans les Ă©ditions de Port-Royal : sur les motifs de cette suppression, comme sur d’autres corrections stylistiques apportĂ©es au texte de Pascal dans ce chapitre, voir V. Carraud, Des connaissances naturelles Ă  l’étude de l’homme Ils’est adressĂ© Ă  ses fans pour leur expliquer pour expliquer qu'il est atteint d’une douloureuse paralysie du visage. Pascal Groulx est en fait atteint de la paralysie de Bell, une paralysie faciale qui apparaĂźt soudainement et qui frappe habituellement en partie ou totalement un cĂŽtĂ© du visage. Il faut dire que plusieurs abonnĂ©s Pascal « Qu'est-ce que le moi ? » Exemple d'une premiĂšre et d'une FR. English Deutsch Français Español PortuguĂȘs Italiano RomĂąn Nederlands Latina Dansk Svenska Norsk Magyar Bahasa Indonesia TĂŒrkçe Suomi Latvian Lithuanian česk Ăœ руссĐșĐžĐč българсĐșĐž Ű§Ù„ŰčŰ±ŰšÙŠŰ© Unknown. Self publishing . Se connecter Ă  Yumpu News Se connecter Ă  YUMPU Publishing . CLOSE TRY Letantra est illimitĂ©, cependant, en tant qu'humain, nous avons nos propres limites, et c'est pour cette raison qu'il est nĂ©cessaire de poser un cadre Ă©thique Ă  une telle dĂ©couverte. Dans le massage tantrique,on ne peut parler que des moyens que nous allons entreprendre pour vous amener Ă  cette pĂ©nĂ©tration mystĂ©rieuse,.L'expĂ©rience est la seule chose qui ne peut ni Parneuromythes, on signifie de fausses croyances non fondĂ©es scientifiquement sur le fonctionnement du cerveau et sur l’apprentissage. Autant dire que l’on a autant de chances de voir la petite souris un jour que de savoir peindre un paysage sans effort au 6octobre 2005, par Pascal, Blaise. Qu’est-ce que le moi ? Un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour voir les passants ; si-je passe par lĂ , puis-je dire qu’il s’est mis lĂ  pour me voir ? Non ; car il ne pense pas Ă  moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu’un Ă  cause de sa beautĂ©, l’aime-t-il ? Non : car la petite vĂ©role Danscette vidĂ©o nous allons Ă©tudier le texte dont est issu la cĂ©lĂšbre citation de Pascal : "On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s." Ta Quest-ce que la voyance par tĂ©lĂ©phone et comment l'utiliser ? Apprenez Ă  utiliser cette mĂ©thode efficace pour recevoir toutes vos prĂ©dictions en temps rĂ©els grĂące Ă  aux professionnels Ă©sotĂ©riques du cabinet Tela. FacileĂ  dire, nÂŽest-ce pas? Il est vrai que cÂŽest parfois tellement compliquĂ© Tant que nous nÂŽaurons pas compris quÂŽune Facebook. Email or phone: Password: Forgot account? Sign Up. See more of Q. Soins Ă©nergĂ©tiques, Rituels,NumĂ©rologie karmique on Facebook. Log In . or. Create new account. See more of zenergie369.com ValĂ©rie Q. Soins Laquestion initiale de Pascal subit un dĂ©placement, le moi cesse progressivement de faire l'objet d'une recherchedĂ©finitionnelle de type mĂ©taphysique pour devenir l'objet introuvable d'un amour impossible. Le moi n'existe que dansl'amour, celui que l'on se porte Ă  soi-mĂȘme, celui qu'on nous porte en tant que nous sommes aimĂ©. Quest-ce que le moi ? Éditions savantes : Lafuma 688, Sellier 567. « Qu’est-ce que le moi ? Un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour voir les passants ; si je passe par lĂ , puis-je dire qu’il s’est mis lĂ  pour me voir ? Non ; car il ne pense pas Ă  moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu’un Ă  cause de sa beautĂ©, l’aime Dorigine latine, le mot « sanctuaire » dĂ©signe la partie considĂ©rĂ©e la plus sainte d’une Ă©glise (c’est-Ă -dire la zone du chƓur situĂ©e autour de l’autel) mais aussi, selon le droit canonique, « une Ă©glise ou un autre lieu sacrĂ© oĂč les fidĂšles se rendent nombreux en pĂšlerinage pour un motif particulier de piĂ©tĂ© ». Quon ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es Pascal, PensĂ©es, Laf. 688, Br. 323. Consignes pour la prĂ©paration du TD : Quelle est l’aporie que pointe Pascal dans ce texte concernant la nature du « moi » ? PuAjGC. durĂ©e 000457 - Un Ă©tĂ© avec Pascal - par Antoine Compagnon - Dans le cadre de la philosophie naturelle, le moi est une rĂ©alitĂ© indubitable, dont nous avons le sentiment immĂ©diat, mais cette rĂ©alitĂ© est incomprĂ©hensible. Chaque homme est une personne, mais cette personne est indĂ©finissable....Read LessdurĂ©e 000457 - Un Ă©tĂ© avec Pascal - par Antoine Compagnon - Dans le cadre de la philosophie naturelle, le moi est une rĂ©alitĂ© indubitable, dont nous avons le sentiment immĂ©diat, mais cette rĂ©alitĂ© est incomprĂ©hensible. Chaque homme est une personne, mais cette personne est indĂ©finissable....Read Less Narcisse Le Caravage 1593 Un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour voir les passants ; si je passe par lĂ , puis-je dire qu’il s’est mis lĂ  pour me voir ? Non ; car il ne pense pas Ă  moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu’un Ă  cause de sa beautĂ©, l’aime-t-il ? Non car la petite vĂ©role, qui tuera la beautĂ© sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus. Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mĂ©moire, m’aime-t-on, moi ? Non, car je puis perdre ces qualitĂ©s sans me perdre moi-mĂȘme. OĂč est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’ñme ? et comment aimer le corps ou l’ñme, sinon pour ces qualitĂ©s, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont pĂ©rissables ? car aimerait-on la substance de l’ñme d’une personne, abstraitement, et quelques qualitĂ©s qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s. Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es. Pascal, PensĂ©es, Qu’est-ce que le moi ? » Laf. 688 Dans ce texte, extrait du recueil des PensĂ©es de Pascal, il s’agit en quelques leçons d’apprendre une vĂ©ritĂ© sur le moi, et d’en dĂ©duire la valeur de l’amour que l’on peut lui porter. Mais quelles leçons de vĂ©ritĂ© le philosophe peut-il nous donner sur le sens de l’amour que l’on porte Ă  soi-mĂȘme ? Et pourquoi ces leçons sont-elles si importantes pour moi ? L’intĂ©rĂȘt de ce texte est qu’il ne prĂ©suppose pas un savoir prĂ©tendu de philosophe sur l’identitĂ© du moi ou le sens de l’amour mais bien plutĂŽt met en question ce prĂ©tendu savoir tout autant que les opinions du sens commun dont il partage au fond les mĂȘmes prĂ©jugĂ©s. PremiĂšre leçon Que je vienne Ă  passer dans la rue, aperçoive un homme Ă  sa fenĂȘtre, et je peux me croire alors l’objet de son attention. C’est que je ne me considĂšre pas comme n’importe quel passant anonyme je suis moi-mĂȘme, et moi-mĂȘme, du point de vue de mon amour-propre, ce n’est pas n’importe qui ! Or la leçon consiste Ă  reconnaitre que le regard de l’homme a sa fenĂȘtre n’a sans doute que faire de moi qui passe par lĂ . Il peut ne chercher dans cette activitĂ© d’observation qu’un simple passe-temps. Pascal parle dans d’autres textes du divertissement » comme de l’occupation principale de la plupart des hommes. Cet homme ne voit passĂ©es que des silhouettes anonymes. Je ne suis donc, pour lui personne en particulier. C’est la premiĂšre leçon accepter de n’ĂȘtre personne pour quelqu’un qui vous regarde avec indiffĂ©rence, comme un simple passant anonyme. La deuxiĂšme leçon est plus difficile il s’agit de comprendre la vĂ©ritĂ© sur l’amour de la beautĂ©. Cet amour ne consiste jamais Ă  aimer quelqu’un pour lui-mĂȘme mais d’abord seulement pour sa beautĂ© physique. Pour obtenir l’amour, l’aimĂ© e montre son plus beau profil, et cherche ainsi chez l’amant e les preuves de cet amour. Mais l’amour de la beautĂ© prouve justement le contraire de ce qui est recherchĂ© ! L’amant va s’attacher Ă  la beautĂ© et non Ă  la personne. Il y a donc dans l’amour de la beautĂ© une illusion qui fait tout son charme mais aussi toute sa cruautĂ© quand l’illusion de dissipe. On peut parler d’une vanitĂ© » de cet amour esthĂ©tique, c’est-Ă -dire d’une valeur sĂ©duisante mais trompeuse de la beautĂ©. La petite vĂ©role en tuant la beautĂ© Ă©claire la vanitĂ© de l’amour esthĂ©tique, et nous rapproche ainsi de la vĂ©ritĂ© sur nous-mĂȘmes. TroisiĂšme leçon Si ce n’est pas la beautĂ© qui nous rend aimable, on peut trouver heureusement des valeurs-refuges qui m’assurent quand mĂȘme l’estime d’autrui. Si je suis un esprit reconnu pour son intelligence, je peux me croire mieux aimĂ© que pour une beautĂ© fragile et pĂ©rissable. Or, je ne suis pas mon intelligence, pas plus que je ne suis ma beautĂ© ! Mon jugement ne fait pas de moi ce que je suis, et pas plus ma mĂ©moire. Abruti par la passion, rendu amnĂ©sique par la maladie, je resterais moi-mĂȘme. La troisiĂšme leçon se charge donc de dĂ©masquer comme tout aussi vaines que la beautĂ© ces qualitĂ©s si mal nommĂ©es propriĂ©tĂ©s intellectuelles. Que reste-t-il de ce que je croyais pouvoir identifier comme le propre de moi ? Quelqu’un qui ne peut ni ĂȘtre ni localisĂ©, ni Ă  proprement parler aimĂ©. Ce qu’on aime en moi, ce n’est en effet jamais moi-mĂȘme mais des qualitĂ©s impropres du corps ou de l’ñme, lesquels ne sont dĂšs lors aimables qu’à proportion de ces qualitĂ©s. Ce on » cache peut-ĂȘtre cependant dans sa formulation impersonnelle le secret de la relation amoureuse qui est d’ĂȘtre une relation entre un je » et un tu ». DĂšs lors la propriĂ©tĂ© essentielle du moi pourrait bien ĂȘtre de constituer, non pas une substance » pensante ou matĂ©rielle comme le soutiennent des philosophes comme Descartes, mais le dĂ©sir d’ĂȘtre aimĂ© au travers d’une relation personnelle parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Telle est ainsi selon Montaigne, le secret de l’amitiĂ©. On pourrait alors soutenir que Pascal ne caractĂ©ristique ici qu’une forme infĂ©rieure d’amour, celle qui n’accĂšde pas au coeur de la relation amoureuse, et en reste Ă  la jouissance des qualitĂ©s superficielles et impersonnelles car pĂ©rissables », qu’elles soient qualitĂ©s du corps ou de l’ñme. La fin du texte prend ainsi une tournure morale la question de la nature du moi n’est en effet pas essentiellement une question mĂ©taphysique. Elle interroge la dignitĂ©, c’est-Ă -dire la valeur de la personne qui me constitue, et qui me rend essentiellement aimable. Pascal ne fait pas comme Descartes de la substance pensante ce qu’il y a de plus digne en moi. Le sujet pensant est un sujet abstrait qui sera toujours aimĂ© pour des qualitĂ©s qui ne lui sont pas essentielles, et qui ne sera donc jamais aimĂ© pour lui-mĂȘme. Cela doit conduire Ă  Ă©viter les dĂ©fauts d’une attitude courante chez les philosophes. Estimant Ă  tort le moi adorable dans sa substance, ils en viennent Ă  mĂ©priser la recherche des honneurs ces charges et offices qui consacrent souvent une position sociale, et sont souvent le rĂ©sultat d’une laborieuse lutte pour la reconnaissance. Ce que veut dire Pascal est qu’il est tout aussi vain de rechercher les honneurs que de chercher Ă  ĂȘtre aimĂ© pour des qualitĂ©s physiques ou intellectuelles qu’on estime Ă  tort pouvoir caractĂ©riser son identitĂ© personnelle. Le secret de l’amour, et peut-ĂȘtre aussi de la gloire est ailleurs. Ne pas rire, ne pas pleurer mais comprendre » dira Spinoza pour qualifier l’attitude du vrai philosophe devant le spectacle des passions humaines. Comprenons ici que les hommes qu’ils recherchent des honneurs ou la satisfaction de leur amour-propre n’en recherche pas moins maladroitement l’amour. Les premiers n’ont pas Ă  ĂȘtre plus moquĂ©s que les seconds. La vĂ©ritĂ© du moi est cruelle Le moi est malade, passionnĂ© d’amour-propre et cet amour l’aveugle sur la vraie nature de lui-mĂȘme qui est justement de ne possĂ©der en propre aucune qualitĂ©. Mais cette vĂ©ritĂ© est aussi libĂ©ratrice elle permet de comprendre le paradoxe du moi Le moi n’est pas aimable et pourtant il ne dĂ©sire follement qu’une chose ĂȘtre aimĂ©, d’oĂč la folie de la passion amoureuse ! Que peut faire le philosophe ? Non se moquer d’une attitude qu’il n’est pas le dernier Ă  reconduire, mais comprendre le vrai chemin personnel et tortueux de la relation amoureuse, et pour cela reconnaĂźtre qu’ĂȘtre un sujet, pour moi, c’est toujours dĂ©sirĂ© au plus haut point ĂȘtre ce que je ne suis pas, ce dĂ©sir animant toutes mes conduites, les plus folles comme les plus sages. Autre explication du mĂȘme texte plus analytique et Ă©rudite ici Qu’est-ce que le moi ?Un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour voir les passants ; si je passe par lĂ , puis-je dire qu’il s’est mis lĂ  pour me voir ? Non ; car il ne pense pas Ă  moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu’un Ă  cause de sa beautĂ©, l’aime-t-il ? Non car la petite vĂ©role, qui tuera la beautĂ© sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera si on m’aime pour mon jugement, pour ma mĂ©moire, m’aime-t-on, moi ? Non, car je puis perdre ces qualitĂ©s sans me perdre moi-mĂȘme. OĂč est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’ñme ? et comment aimer le corps ou l’ñme, sinon pour ces qualitĂ©s, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont pĂ©rissables ? car aimerait-on la substance de l’ñme d’une personne, abstraitement, et quelques qualitĂ©s qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es. » Dans cet article, nous allons nous intĂ©resser Ă  la conception pascalienne de l’amour. Naturellement, Pascal est un auteur dont il faut maĂźtriser la pensĂ©e dans le cadre de thĂšme de CG 2022 aimer ». Quelques mots sur Pascal et son ouvrage PensĂ©es » Pascal, contemporain de Descartes, est un scientifique, philosophe et thĂ©ologien français du XVIIe siĂšcle. Le texte Ă©tudiĂ© dans cet article est la pensĂ©e 688 de ses cĂ©lĂšbres PensĂ©es. Cet ouvrage, posthume, rassemble les considĂ©rations diverses de l’auteur sur des questions philosophiques et thĂ©ologiques. Il constitue principalement un plaidoyer en faveur du christianisme. La question philosophique posĂ©e dans ce texte Pascal pose ici deux questions liĂ©es l’une Ă  l’autre qu’est-ce que le moi ? Peut-on aimer quelqu’un ? Les enjeux de la question Pour bien comprendre l’intĂ©rĂȘt de la question, il faut saisir ses enjeux Pascal a en tĂȘte la mĂ©taphysique de Descartes, qui distingue pour toute chose la substance d’une part, le support, et ses accidents ou qualitĂ©s d’autre part. Cette conception pose d’importantes questions quant Ă  l’identitĂ© du moi. D’autre part, l’objectif de Pascal est Ă©galement thĂ©ologique il cherche Ă  amener l’idĂ©e que le seul vĂ©ritable amour est l’amour de Dieu. La thĂšse de Pascal La double thĂšse dĂ©fendue par Pascal est donc la suivante le moi est introuvable et l’on ne peut aimer que les qualitĂ©s d’une personne, jamais la personne elle-mĂȘme. Le plan du texte Le texte s’ouvre sur la question fondamentale qui y est traitĂ©e qu’est-ce que le moi ? On envisage premiĂšrement deux rĂ©ponses possibles Ă  la question, rĂ©ponses que Pascal rejette tour Ă  tour le moi est une personne indĂ©finie ; le moi est ses qualitĂ©s physiques. Cette deuxiĂšme question permet de traiter conjointement la seconde question peut-on aimer quelqu’un ? La deuxiĂšme partie du texte Ă©value une troisiĂšme rĂ©ponse le moi, ce sont les qualitĂ©s intĂ©rieures, les qualitĂ©s de l’ñme. Aimer les qualitĂ©s intĂ©rieures de quelqu’un, ce serait donc bien l’aimer lui. Mais Pascal rejette Ă©galement cette troisiĂšme rĂ©ponse. Dans une troisiĂšme et derniĂšre partie, Pascal Ă©value une autre rĂ©ponse possible Ă  la question de l’amour aimer quelqu’un, c’est l’aimer lui, indĂ©pendamment de ses qualitĂ©s. Cette rĂ©ponse est Ă©galement rejetĂ©e, et Pascal conclut qu’on ne peut jamais aimer que des qualitĂ©s. I – Qu’est-ce que le moi ? 1 La dĂ©finition de la nature du moi Pascal commence par poser directement la question auquel le texte essaie de rĂ©pondre qu’est-ce que le moi ? Il s’agit donc ici de dĂ©finir le moi, d’identifier sa nature. On pourrait reformuler la question comme suit oĂč notre identitĂ© se loge-t-elle ? Qu’est-ce qui fait que nous sommes cette personne-ci plutĂŽt que cette personne-lĂ  ? 2 RĂ©ponse 1 le moi est une personne en gĂ©nĂ©ral La premiĂšre rĂ©ponse possible envisagĂ©e par Pascal est la suivante le moi, c’est une personne, une personne en gĂ©nĂ©ral. Si je me place Ă  la fenĂȘtre pour regarder les gens qui passent, je vois des moi. Cette rĂ©ponse est bien Ă©videmment insatisfaisante quand je me demande ce que je suis moi, ou ce qu’il est lui, je ne me demande pas si je suis ou non, s’il est ou non une personne ; je pose une question plus prĂ©cise je veux savoir ce qui fait que je suis, moi, une personne particuliĂšre, cette personne-ci, et qu’il est, lui, une autre personne particuliĂšre, cette personne-lĂ . Le passant dans la rue n’est qu’une personne en gĂ©nĂ©ral, dont je n’ai pas encore perçu l’identitĂ© propre. Le passant, de ce point de vue, n’est donc pas un moi. 3 RĂ©ponse 2 le moi est un ensemble de qualitĂ©s physiques Pascal envisage donc une deuxiĂšme rĂ©ponse, un peu plus crĂ©dible que la premiĂšre le moi se dĂ©finit comme un ensemble distinct de propriĂ©tĂ©s physiques. Le moi est l’ensemble des propriĂ©tĂ©s d’un corps, comme par exemple la beautĂ©. Ces qualitĂ©s physiques permettent bien de distinguer les moi, car on ne possĂšde pas tous les mĂȘmes. Cette deuxiĂšme rĂ©ponse permet d’introduire la sous-question du texte peut-on aimer quelqu’un ? On pourrait la reformuler comme suit qu’est-ce qu’il faudrait aimer pour aimer vraiment une personne singuliĂšre, un moi ? Si l’on rĂ©pond Ă  cette question, alors on aura aussi rĂ©pondu Ă  la question de la nature du moi. Si je sais ce qui fait que j’aime Jeanne et pas une autre, je sais aussi ce qui constitue le moi, l’identitĂ© de Jeanne. D’oĂč la dĂ©viation de Pascal par la question de l’amour pour rĂ©pondre Ă  celle de la nature du moi. Cependant, Pascal rejette aussi la rĂ©ponse 2. Si j’aime Jeanne pour sa beautĂ© ou n’importe laquelle de ses propriĂ©tĂ©s physiques, ce n’est pas vraiment Jeanne que j’aime, mais, en termes mĂ©taphysiques, un accident » de Jeanne, et en termes communs, une propriĂ©tĂ© superficielle et muable de la personne de Jeanne. En effet, une maladie pourrait supprimer cette qualitĂ© superficielle de Jeanne sans tuer Jeanne pour autant dans un tel cas, je cesse d’aimer Jeanne alors qu’elle ne cesse pas d’exister. Ce n’est donc pas vraiment Jeanne que j’aimais. Pascal ne fait ici que traduire un sentiment commun ce n’est pas vraiment aimer une personne que de l’aimer parce qu’elle est belle, ou blonde, ou grande. L’amour suppose un attachement Ă  des propriĂ©tĂ©s plus profondes de la personne. II – RĂ©ponse 3 Aimer l’autre = aimer ses qualitĂ©s intĂ©rieures 1 La rĂ©ponse de la pensĂ©e commune Le deuxiĂšme moment de la rĂ©flexion de Pascal est donc consacrĂ© Ă  une troisiĂšme rĂ©ponse, plus solide et plus intĂ©ressante que les deux premiĂšres aimer quelqu’un, c’est aimer ses propriĂ©tĂ©s psychiques. Le moi se situe donc dans les propriĂ©tĂ©s de l’ñme de la personne. Ici encore, Pascal traduit une idĂ©e commune on n’aime vraiment quelqu’un que quand on l’aime pour sa beautĂ© intĂ©rieure » et non pour sa beautĂ© extĂ©rieure ». Ces qualitĂ©s intĂ©rieures qu’on apprĂ©cie, ce sont par exemple l’intelligence ou la mĂ©moire. Et, tandis que les deux premiĂšres rĂ©ponses semblaient Ă©videmment peu convaincantes, celle-ci paraĂźt solide. 2 La critique de Pascal les qualitĂ©s intĂ©rieures sont Ă©galement superficielles et muables Mais Pascal la refuse Ă©galement. Il se sĂ©pare donc ici clairement de la pensĂ©e commune. Il faut comprendre pourquoi. Il faut pour cela se souvenir de la critique que Pascal faisait Ă  la rĂ©ponse 2 aimer quelqu’un, ce serait aimer ses qualitĂ©s physiques. Nous avons vu que les qualitĂ©s physiques n’étaient que des accidents », des propriĂ©tĂ©s superficielles et muables de la personne. Mais, explique Pascal, cet argument vaut Ă©galement pour les qualitĂ©s psychiques. Admettons que j’aime Jeanne non pas parce qu’elle est belle, mais pour ses qualitĂ©s intĂ©rieures, c’est-Ă -dire parce qu’elle est intelligente et qu’elle a une mĂ©moire remarquable qui me fait chavirer. LĂ  encore, une maladie ou une autre mĂ©saventure pourrait supprimer ces qualitĂ©s mentales de Jeanne sans tuer Jeanne. Si j’aimais Jeanne pour son intelligence, je cesserai donc de l’aimer alors qu’elle ne cesserait pas d’exister. Ce n’est donc pas Jeanne en elle-mĂȘme que j’aimais. III – RĂ©ponse 4 aimer l’autre = l’aimer indĂ©pendamment de ses qualitĂ©s 1 L’ultime solution Si l’amour vĂ©ritable de l’autre ne consiste ni dans l’amour de ses qualitĂ©s corporelles, ni dans l’amour des qualitĂ©s de son Ăąme, il semble ne rester qu’une solution pour aimer aimer l’autre indĂ©pendamment de toutes ses qualitĂ©s, c’est-Ă -dire en quelque sorte aimer son corps pur et aimer son Ăąme pure. En termes mĂ©taphysiques, c’est dire qu’il faudrait aimer uniquement la substance » de l’autre, et non ses accidents. La substance, c’est le support permanent sur lequel viennent se fixer nos accidents ou qualitĂ©s muables. La substance corporelle de Jeanne, c’est le corps de Jeanne abstraction faite de toutes ses propriĂ©tĂ©s particuliĂšres sa forme, sa beautĂ©, sa taille, etc.. La substance spirituelle ou Ăąme de Jeanne, c’est l’ñme de Jeanne abstraction faite de toutes ses propriĂ©tĂ©s particuliĂšres son intelligence, sa mĂ©moire, etc.. Il s’agit Ă©videmment d’une chose qu’on ne peut pas voir dans la rĂ©alitĂ©, mais qu’on peut simplement concevoir intellectuellement. Aimer vraiment le moi de Jeanne, et non ses qualitĂ©s changeantes, ce serait donc aimer la substance pure de Jeanne. Si j’aime Jeanne de cette maniĂšre, je l’aime mĂȘme si elle change du tout au tout, mĂȘme si elle perd sa beautĂ©, son intelligence ou sa mĂ©moire. 2 La critique de Pascal un amour impossible et injuste Mais, pour Pascal, un tel amour est impossible et, s’il Ă©tait possible, il serait injuste. C’est d’abord impossible parce que nous ne pouvons pas aimer une simple notion abstraite, qui n’a rien Ă  voir avec Jeanne telle qu’elle se prĂ©sente en chair et en os dans mon expĂ©rience sensible. Cet amour pur serait, en outre, un amour sans raison si j’aime la substance pure de Jeanne indĂ©pendamment de ses qualitĂ©s, j’aime finalement en Jeanne ce qui est exactement semblable dans tous les hommes. Tous les hommes, considĂ©rĂ©s indĂ©pendamment de leurs qualitĂ©s, sont des substances pures. Aimer Jeanne de cette amour pur, ce serait donc exactement aussi absurde que d’aimer soudainement n’importe lequel des passants qu’on imaginait au dĂ©but du texte. Ainsi, en cherchant ce qui faisait l’identitĂ© profonde de Jeanne, j’en arrive finalement Ă  quelque chose qui, paradoxalement, la rend au contraire exactement semblable Ă  tous les autres. Mais cet amour, ensuite, serait injuste. Si j’aime indĂ©pendamment des qualitĂ©s de l’aimĂ©, mon amour est une forme de partialitĂ© arbitraire. En effet, comme on vient de le dire, tous les hommes sont au fond des substances pures absolument identiques l’une Ă  l’autre. Aimer spĂ©cifiquement la substance pure de Jeanne, c’est donc commettre une injustice envers tous les autres, la justice consistant Ă  traiter identiquement les cas identiques. 3 Conclusion le moi est introuvable et l’on n’aime jamais que des qualitĂ©s Pascal rĂ©pond donc comme suit aux deux questions fondamentales du texte. À la question de la nature du moi, il rĂ©pond que celui-ci est introuvable. Il ne se trouve ni dans les qualitĂ©s ou accidents, qui peuvent changer sans que le moi soit dĂ©truit, ni dans la substance pure du moi, qui est identique chez tous. À la question de l’amour, il rĂ©pond qu’on n’aime jamais vraiment un moi puisque celui-ci est introuvable, mais seulement les accidents ou qualitĂ©s superficielles de la personne. Que j’aime Jeanne pour sa beautĂ© ou pour son intelligence, c’est toujours les qualitĂ©s qui sont Ă  la surface de son corps et de son Ăąme que j’aime, et non son corps ou son Ăąme eux-mĂȘmes. Pour rĂ©sumer ce texte de Pascal Ă  l’aune du thĂšme aimer » Pascal traite ici conjointement 2 questions qu’est-ce que le moi ? Peut-on aimer quelqu’un ? Il montre d’abord que le moi ne peut ĂȘtre dĂ©fini comme Ă©tant la personne en gĂ©nĂ©ral. Il montre ensuite qu’on ne peut le dĂ©finir comme une somme de propriĂ©tĂ©s physiques. Aimer quelqu’un, ce n’est pas aimer simplement ses qualitĂ©s physiques. Mais, paradoxalement, ce n’est pas non plus aimer ses qualitĂ©s intĂ©rieures ». En effet, de mĂȘme que la beautĂ© n’est qu’une qualitĂ© pĂ©rissable du corps, l’intelligence n’est qu’une qualitĂ© pĂ©rissable de l’ñme. Cependant, il n’est pas non plus possible d’aimer quelqu’un indĂ©pendamment de toutes ses qualitĂ©s corporelles ou spirituelles, d’aimer son corps pur ou son Ăąme pure ce serait Ă  la fois impossible et injuste. On peut donc conclure que le moi n’est trouvable ni dans les qualitĂ©s du corps, ni dans les qualitĂ©s de l’ñme, ni dans le corps pur, ni dans l’ñme pure. On peut aussi conclure qu’on ne peut jamais aimer que les qualitĂ©s d’autrui, et non son moi profond.

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